Christelle Le Dortz est céramiste sur l’île de Sein. Dans cette interview, elle nous parle de son travail, de ce qui l’inspire, mais aussi de son engagement pour les îles.

Christelle Le Dortz est membre du conseil d’administration de Savoir-faire des îles du Ponant. Elle fait également partie du groupe de travail sur l’Entrepreneuriat. 

Christelle Le Dortz a lancé son activité en 2012, mais elle en vit depuis 2015.

En quoi consiste votre travail ?

Je suis céramiste. Je travaille la terre, le grès et la porcelaine. Et je fais essentiellement des objets utilitaires comme des tasses, assiettes ou bols par exemple.

Qu’est ce qui différencie votre travail des autres céramistes ? 

Mon travail est imprégné des îles, et des paysages qui sont autour de moi. Il y a sur mes créations des motifs figuratifs, mais aussi des ambiances. Pour les personnes qui possèdent mes pièces et qui vivent loin de l’île, ces dernières leur évoquent l’île.

Qu’est ce qui vous a poussé à vous installer sur l’île de Sein ?

Lorsque j’ai décidé de m’installer sur l’ile de Sein, je travaillais à l’époque dans la restauration. J’avais déjà appris la céramique, mais je pensais que ce ne serait pas viable économiquement comme activité. Je voulais dans tous les cas m’installer sur l’île. Lorsque j’ai lancé mon activité de céramiste, j’étais toujours serveuse.

La première saison de vente de mes pièces s’est très bien passée, et c’est à partir de la saison suivante que j’ai pu me consacrer entièrement à la céramique. Mes pièces ont eu du succès dès le début de mon activité notamment parce qu’elles sont réalisées sur l’île de Sein. L’île est un endroit touristique, avec des visiteurs qui reviennent régulièrement d’année en années. Je suis également la seule artisane d’art sur l’île de Sein. Mais il pourrait y en avoir d’autres sans que cela ne créer de la concurrence !

Pourquoi êtes vous adhérente à Savoir-Faire des îles du Ponant ?

Je suis adhérente à Savoir-faire des îles du Ponant depuis le début ! Dès que j’ai entendu parlé du projet, bien avant que l’association prenne forme, j’y ai vu un intérêt. J’ai toujours eu la crainte que l’île de Sein devienne un « village vacances », c’est-à-dire qu’il n’y ait plus personne à l’année et beaucoup de monde en juillet/août.

L’île est essentiellement habitée par des retraités originaires de l’île de Sein. C’est donc une population vieillissante, et je me demande si on va pouvoir être assez nombreux à y vivre à l’année. Je souhaite que les gens qui vivent sur les îles à l’année soient reconnus, qu’on mette le doigt sur le fait que ce sont eux qui font vivre les îles.

Qu’est ce vous souhaiteriez que l’association Savoir-Faire des îles du Ponant devienne ? 

En mars 2020, lors de la crise sanitaire, l’association a mené un travail pour faire reconnaitre notre spécificité insulaire, et c’est ce qui nous a sauvé.  À partir de là, l’association est devenue un acteur qui défend les intérêts des adhérents. C’est une réalité depuis le printemps dernier. Et je souhaite qu’à travers cette association, nous arrivions à nous affirmer de cette manière-là. 

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