[TÉMOIGNAGE] Alain Mousnier, gérant de la pâtisserie Mousnier à l'île d'Yeu
Depuis 1995, Alain réalise des spécialités islaises dans sa boulangerie-pâtisserie située à Port-joinville ainsi que pour sa boutique du village de Saint Sauveur. Découvrez son témoignage !
Savoir-faire des îles du Ponant : Pouvez-vous présenter votre activité ?
Alain Mousnier : Au départ, mon activité était la fabrication de pâtisseries et biscuiteries typiques de l’île d’Yeu. Aujourd’hui, je continue toujours cette activité mais j’ai aussi développé de la boulangerie et de la pâtisserie classique. J’aimerai aussi développer la fabrication de confitures avec les fruits islais.
SAFIP : Depuis combien de temps avez-vous lancé cette activité ?
Alain Mousnier : Ma mère a commencé cette activité en 1984 et j’ai repris l’affaire avec mes frères en 1995.
SAFIP : Quel est le lien entre vos pâtisseries et l’île d’Yeu ?
Alain Mousnier : La tarte aux pruneaux est une des spécialités islaises que je réalise. L’histoire de cette tarte remonte au XVIIème siècle lorsque l’emplacement stratégique de l’île d’Yeu permettait aux marins bretons venus sur l’île de se procurer, dans les grands ports de la façade atlantique comme Nantes et Bordeaux, des produits exotiques comme le pruneau, le rhum et la cannelle. La tarte aux pruneaux est devenue le dessert de prédilection pour tous les mariages ainsi qu’une spécialité islaise. En général, ce sont les femmes qui s’occupaient de la cuisine pour les mariages donc ce sont elles qui, par la suite, ont commencé à commercialiser la tarte aux pruneaux sur le port. Ma mère faisait partie de ces femmes ainsi que mes tantes qui m’ont ensuite transmis la recette. Lorsque j’ai commencé à la réaliser, cette tarte n’était pas considérée comme de la “vraie” pâtisserie et sa fabrication était toujours associée aux femmes.
SAFIP : Pourquoi avoir adhéré à l’association Savoir-faire des îles du Ponant ?
Alain Mousnier : Je suis un fou amoureux des îles. Le fait d’avoir connu dans ma jeunesse des îles avec des forts caractères et un grand dynamisme, je suis aujourd’hui un peu révolté et déçu de voir qu’aujourd’hui on a du mal à garder nos jeunes sur les îles, à garder les emplois, à accueillir les personnes qui veulent s’y installer, etc.. C’est la raison pour laquelle je me suis engagé au sein de Savoir-faire des îles du Ponant.
SAFIP : Qu’attendez vous de l’association pour ces prochaines années ?
Alain Mousnier : J’espère que l’association va continuer d’exister et se renforcer. Je souhaiterais qu’on puisse trouver l’identité qui nous convient, que cette identité soit reconnue et qu’on ait plus de poids sur toutes les îles.