Le Savoir Faire des Îles du Ponant

[TÉMOIGNAGE] Marianne Guyader, directrice générale de Groix et Nature

Le 9 décembre dernier, la conserverie Groix et Nature a remporté le prix des Ambassadeurs de Bretagne lors de la cérémonie annuelle des Victoires de la Bretagne. Découvrez le parcours de Marianne Guyader, directrice générale de la conserverie et co-présidente de l’association Savoir-faire des îles du Ponant. 

Savoir faire des îles du Ponant : Pouvez-vous présenter l’entreprise Groix et Nature ?

Marianne Guyader : Groix et Nature est une conserverie artisanale et familiale créée il y a un peu plus de 20 ans et qui propose des produits cuisinés sur l’île de Groix, principalement des conserves de la mer. Il y a un enjeu très important pour nous qui est de garder les gestes qui font honneur à la main de l’Homme. Par ailleurs, il y a un respect à la fois de la ressource car nous sommes très vigilants sur les matières que l’on peut travailler, mais également du savoir-faire artisanal. Il y a donc plusieurs étapes dans l’élaboration de nos produits telles que le fumage ou encore le dénervage du poisson. L’idée c’est de savoir prendre le temps, ce qui peut être un peu déroutant à une époque où on a tendance à vouloir tout accélérer, afin que le produit final valorise le poisson que l’on a travaillé.

 

SAFIP : Depuis combien de temps travaillez-vous au sein de Groix et Nature ?

Marianne Guyader : Je suis directrice de la conserverie et je travaille au sein de Groix et Nature depuis presque 10 ans. Je suis rentrée à l’origine par une volonté de Christian Guyader, mon père, d’ouvrir une démarche à l’international, qui était d’ailleurs mon métier à l’origine. Groix et Nature répondait à beaucoup de mes attentes d’un point de vue humain mais également du point de vue de l’entreprise et j’ai fini par souhaiter m’investir plus au sein de l’entreprise.

SAFIP : Quels sont vos liens avec l’île de Groix ?

Marianne Guyader : Pour moi Groix ce sont plutôt des souvenirs de vacances, nous avions un parcours de voile organisé chaque été avec ma famille et nous visitions Les Glénan, Groix et Belle-île. J’ai donc découvert Groix par la mer et c’est lorsque j’avais 15 ans que Christian  a créé ce projet de faire renaître l’activité des conserveries à Groix. C’est ce qui est d’ailleurs beau dans ce projet car, au siècle dernier, l’île vivait économiquement grâce à la pêche au thon et à ses 5 conserveries. Aujourd’hui nous sommes la dernière en activité. Cela a été un vrai challenge, qui a été possible parce que Christian a été touché par le ressenti de Dominique Yvon, maire de Groix, qui a toujours soutenu qu’il fallait faire renaître cette activité insulaire. Ce projet Groix et Nature a impliqué que je passe beaucoup de temps sur l’île et cela m’a donc permis de vraiment la découvrir.

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SAFIP : Pourquoi avoir choisi d’adhérer à l'association Savoir-faire des îles du Ponant?

Marianne Guyader : J’ai décidé d’adhérer à Savoir-faire des îles du Ponant pour deux raisons. Tout d’abord je crois beaucoup à tout ce qui est collaboratif, je suis convaincue de l’importance d’échanger avec des personnes qui ne sont pas forcément dans le même secteur d’activité mais avec qui on partage des problématiques communes liées à l’insularité. C’est donc important de pouvoir co-construire et trouver des pistes de solutions avec d’autres entreprises. Entreprendre sur une île est une aventure humaine qui est très forte et il faut en avoir conscience dès le début. L’humain est bien évidemment toujours important dans une entreprise mais encore plus, je pense, dans une entreprise insulaire. Je trouve que l’association Savoir-faire des îles du Ponant permet de valoriser les productions et les services sur une île car il y a un engagement très fort et c’est à nous de faire rayonner la marque et les engagements de l’association à travers les enjeux des entreprises adhérentes.

SAFIP : Quelle évolution espérez-vous pour l’association ?

Marianne Guyader : Créée récemment,l’association doit garder son dynamisme et cet élan collectif qui l’a caractérise depuis son lancement. On ne peut que souhaiter un rayonnement des îles sur les  années à venir, cela passera par des rêves de plus grande ampleur et un engament toujours plus grand de la part des adhérents.