[TÉMOIGNAGE] Véronique Lambotin, artisane d'art à Belle-île

Véronique habite Belle-île depuis une quinzaine d’années. Elle travaille le verre au sein de son atelier à Palais et vend ses créations dans sa boutique “Rêveries d’îles” située à Sauzon. Découvrez son témoignage !

SAFIP : En quoi consiste votre travail ?

Véronique Lambotin : Je travaille le verre. On dit que je travaille le verre à froid, contrairement aux souffleurs qui travaillent le verre à chaud, en fusion. Je découpe mes plaques de verre à froid et je les mets dans un four. J’utilise plusieurs techniques. 

D’abord, j’utilise la technique du fusing et du thermoformage. Le fusing consiste à assembler plusieurs couches de verre et les fusionner ensemble aux environs de 800-840 C°. Le thermoformage permet, quant à lui, de donner une forme au verre. C’est-à-dire qu’en cuisant une plaque de verre aux alentours des 700-800 C°, le verre va épouser la forme du moule dans lequel il est placé. Car, lorsqu’il est chauffé, le verre prend la forme d’un caramel visqueux. Le thermoformage va me permettre de créer des objets utilitaires comme des assiettes ou des plats, mais aussi des objets décoratifs comme des bougeoirs, des coupes, des compositions murales, etc.. 

Je travaille également la peinture sur verre. C’est une technique qui date du 13ème siècle, utilisée pour les vitraux des églises. J’utilise de la grisaille et de l’émaux que je remets au goût du jour. 

Enfin, j’utilise la technique du Tiffany pour concevoir des lampes surtout. Le tiffany est une technique de sertissage qui consiste à entourer chaque morceau de verre découpé selon un dessin d’un ruban de cuivre et j’assemble toutes ces pièces en les soudant les unes aux autres avec de l’étain. 

 

SAFIP : Depuis combien de temps exercez-vous cette activité ?

Véronique Lambotin : Je travaille le verre à titre professionnel depuis 2017. J’avais commencé à travailler le verre dans une association depuis 2012. Mais l’association ne me suffisait plus car les techniques évoquées précédemment n’y étaient pas enseignées. Je suis donc partie au CERFAV (Centre Européen de Recherches et de Formation aux Arts Verriers) pour me former. J’ai ouvert mon point de vente Rêveries d’îles à Sauzon en 2019 parce que mon atelier sur Palais est trop exigu pour recevoir du public. Je me suis donc confrontée à un problème d’espace mais aussi de sécurisation des lieux car le verre peut être dangereux. 

SAFIP : Qu'est ce qui vous a poussé à vous installer à Belle-île pour lancer cette activité ?

Véronique Lambotin : Je connais Belle-île depuis une trentaine d’années. La première fois, j’y suis venue en vacances et j’ai eu un gros coup de cœur pour cette île ! Donc j’y suis revenue d’année en année. Mon mari est Bellilois donc c’est tout naturellement qu’on s’y est installé définitivement il y a une quinzaine d’années.

SAFIP : Dans quelle mesure peut-on dire que Belle-île vous inspire dans votre travail ?

Véronique Lambotin : Je vais être inspirée fatalement par la beauté des paysages mais c’est surtout la lumière qui me touche énormément. Il y a une lumière assez extraordinaire en fonction des saisons, de la météo, il y a toujours une palette de couleurs qui m’interpelle et me touche beaucoup et ça se retrouve dans mon travail. 



SAFIP : Pourquoi avez-vous décidé d'adhérer à l'association Savoir-faire des îles du Ponant ?

Véronique Lambotin : J’ai décidé d’adhérer à l’association pour valoriser mon activité, grâce à la marque Savoir-faire des îles du Ponant,  mais aussi pour intégrer un réseau de professionnels. Cela me permet d’échanger sur les problématiques communes aux îles, de pouvoir trouver des solutions à ces problématiques. Et de défendre l’intérêt des insulaires qui ont une activité sur l’île à l’année et qui font fonctionner l’économie locale. 

SAFIP : Comment imaginez-vous l'association dans les prochaines années ?

Véronique Lambotin : C’est une jeune association donc il y a beaucoup de choses à faire ! Et déjà plein de projets, par exemple, l’association porte le projet innovant de verre des îles du ponant. C’est un projet dynamique car il permet de faire connaître l’association par le biais des médias. Un autre exemple est le projet de site internet marchand. Cela permettra également de faire connaître à grande échelle les produits des adhérents. L’association a donc de beaux jours devant elle ! Avec l’évolution de la crise du COVID, l’association pourra peut être développer sa présence sur des salons et aller au-delà des îles.